FAIRE DES MANIERES !

"Le théâtre de boulevard
Il s'agit d'une approche de pur divertissement, sans recherche intellectuelle ni esthétique novatrice. Il vise la rentabilité financière et l'efficacité scénique immédiate. Il se présente souvent sous forme de comédies légères écrites par des auteurs à succès. Le public se caractérise par un goût esthétique conventionnel, peu original ni dérangeant. Même s'il puise ses origines dans le théâtre de Boulevard du 19ème siècle, il n'en reste pas moins fort éloigné aujourd'hui, dans sa démarche. les scènes vont vite et à l essentiel ou a l accessoire

Le théâtre intimiste
Par un souci permanent de limiter au maximum les moyens d'expression scénique, le nombre d’acteurs et des spectateurs, le théâtre intimiste (parfois appelé aussi théâtre de chambre) recherche une ambiance, un climat propice aux confessions de type psychologiques. La rencontre entre le spectateur et l'acteur est essentielle. Le huis clos, la sensibilité extrême, le caractère intimiste en sont les paradigmes. Il s'agit d'être interpellé dans ses émotions en tant que spectateur. Il existe une grande recherche de communion entre l'acteur et le spectateur.

Le théâtre de rue
Comme son nom l'indique, les acteurs ont abandonné la scène pour aller rencontrer le public dans la rue, sur les places! Le but est d'élargir le spectre des spectateurs potentiels et donc de toucher un public qui n'irait pas forcément voir le spectacle si ce dernier n'allait pas le chercher là où il vit. Au départ très politisé, il a pris depuis une vingtaine d'années une dimension plus esthétique. La tentation sociopolitique s'estompe....

Le théâtre didactique
Toute approche théâtrale a une visée didactique. A la différence du théâtre didactique, les autres pratiques théâtrales placent ce souci à la marge de leur travail. Le théâtre didactique vise quant à lui essentiellement à instruire un public, à faire réfléchir à une situation sociale, à faire adopter une certaine attitude morale ou politique.

Le théâtre expérimental
A l'inverse du théâtre d'interprétation ou de répertoire, il vise la nouveauté, il recherche l'originalité du point de vue. Loin des considérations de rentabilité financière, il erre au gré des intérêts des artistes, des passions des comédiens ou des metteurs en scène. Le but est endogène: faire du théâtre pour le théâtre. Il rejette tous les aspects exogènes à la démarche théâtrale pure. Il préfère ne pas exister que de s'aliéner dans une démarche mercantile.

Le théâtre gestuel
Ses comédiens évitent le langage codifié pour s'aventurer dans l'approche gestuelle, pure ou mélangée. Lorsque le théâtre gestuel est pur, il élimine toute référence au verbal. Quand il est mélangé, il utilise la voix comme geste vocal et non comme langage. Le corps théâtral y trouve ses lettres de noblesse.


Le théâtre forum.
Cette forme de théâtre inventée par Augusto Boal dans les années soixante c'est transformée pour devenir moins politique (pays oblige) mais plus à caractère social. cela rejoint une question fondamentale, celle de l'engagement de l'acteur, à travers sa profession, dans la société.

Le théâtre de l’absurde :

C’est dans les années 1960 qu’est apparu ce terme. Certaines œuvres dramatiques, de Ionesco par exemple ne pouvaient être qualifiées de tragiques, ce même si les sujets traités avaient bien des airs de tragique .

Le théâtre de l’absurde désigne essentiellement le théâtre de Beckett, Ionesco. L'apparente absurdité de la vie, un thème existentialiste que l'on trouvait chez différents auteurs tels Sartre et Camus. Le théâtre de l'absurde n’est ni un mouvement ni une école. Les auteurs du théâtre absurde, peu nombreux, n’appartiennent pas à la bourgeoisie. Ils ont en commun cette volonté de rejeter les règles du théâtre, à savoir unité de temps, unité de lieu et unité d’action. C’est une approche plus psychologique de la société et de l’homme ( nature humaine ) qu’ils tentent de faire partager par le biais d’une intrigue et d’une communication par un dialogue souvent difficile ( Dans « En attendant Godot » de beckett, les deux personnages parlent mais on a l’impression que chacun d’eux a un discours différent…c’est vouloir montrer la difficulté de la communication…et c’est bien vrai… ! ) .

Ils introduisent de ce fait l'absurde au sein même du langage. Ce n’est pas innocent. En s’exprimant ainsi, ils souhaitent mettre en évidence la difficulté de l’homme à communiquer, à clarifier ( trouver) le sens des mots. De plus, en cherchant le sens des mots, l’homme s'angoisse et a peur de ne pas y parvenir. C’est ainsi que, Ionesco comme Beckett faisaient le portraits de antihéros face à eux-mêmes et à leur misère existentielle. Les personnages errent souvent dans ce monde sans le moindre repère, prisonniers d’eux mêmes et, parfois ( même souvent) de leur ignorance.
Par des procédés tels que le décalage entre personnage et l’image qu’il peut avoir de lui part et rapport à lui-même, et par rapport à l’autre, enfin par rapport au monde, il en perd son identité. Ces pièces, appartenant au théâtre de l’absurde, travaillent finalement sur des sujets qui restent récurrents : la conscience et l’inconscience, la logique et l’absurde, le langage compris ou non.
Pour Ionesco, le théâtre de l'absurde est le théâtre qui pose le problème de la condition humaine.